AFFAIRE ANDJILO

Publié le par ADOUMBAYE TOUBARO Loty Moïse

AFFAIRE ANDJILO

UN PROCES POUR L’EXEMPLE ET CONTRE L’IMPUNITE

Condamnation à la peine de travaux forcés à perpétuité et une amende de 138 millions de FCFA de dommages intérêts. C’est le verdict rendu par la cour criminelle de Bangui contre Rodrigue NGAÏBONA alias « général Andjilo » le 22 Janvier 2018. Le condamné devra en outre payer 1F symbolique aux 14 organisations de défense des droits de l’Homme qui se sont constituées partie civile.

Le chef « anti-balaka » est reconnu coupable de quatre chefs d’accusation, notamment : association de malfaiteurs, braquages à main armée, assassinats et viols.

LE DEBUT DE LA FIN DE L’IMPUNITE ?

Après des années de pratiques de mauvaise gouvernance caractérisée par l’insuffisance de ressources humaines, des moyens de travail et la dégradation de l’encadrement carcéral, l’espoir renaît.

Pendant longtemps, le déficit chronique de bonne gouvernance a généralisé l’impunité et encourage la corruption.

Cette situation a affaibli considérablement le système judiciaire.

Aujourd’hui la tenue des audiences de la Cour criminelle est une manifestation de la volonté des autorités politiques de restaurer l’autorité de l’Etat.

« Qui sème le vent, récolte la tempête » relève le dicton. Le chef milicien tant redouté à une certaine époque a eu ce qu’il mérite. N’en déplaise à ses partisans qui déplorent une justice à deux vitesses.

Certes, les « Seigneurs de guerre », ces tristement célèbres bourreaux du peuple centrafricain doivent tous être traduits devant la justice afin de répondre de leurs actes.

Mais les choses ne devaient pas en rester là. Il faut mettre un terme à la corruption, ce fléau dont la République Centrafricaine n’a pas l’apanage et qui gangrène tous les rouages des services administratifs. Car les auteurs des « crimes de sang » doivent être traités de la même manière que ceux qui commettent des « crimes économiques ».

Il faut traquer les rebelles et les mercenaires qui mettent à mal la cohésion sociale. Il faut les traquer jusqu’à dans leurs ultimes retranchements et les juger.

Il faut aussi poursuivre pénalement les auteurs de corruption, de vols et de détournements de deniers publics. Le procès du « général » anti-balaka Andjilo et sa condamnation à lourde peine assortie du paiement d dommages-intérêts n’aura de portée pédagogique que dans la mesure ou les centrafricaines et les centrafricains s’engageront dans la voie du changement des mentalités.

La reconstruction, voire le relèvement de la République Centrafricaine est à ce prix.

Hubert Mary DJAMANY

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