LA PREDATION S’INSTALLE AU KM5

Publié le par Jean GATAFALANA

LA PREDATION S’INSTALLE AU KM5

Au début de la crise centrafricaine, (2012-2013), certains analystes avaient prématurément vu dans les confrontations musulmans/chrétiens, la naissance d’un conflit confessionnel aux conséquences désastreuses. Et ils avaient raison. Les caractères répétitifs et surtout sectoriels des tueries et des destructions des biens étaient inquiétants.

Aujourd’hui le phénomène se précise. Certaines tendances se dévoilent et font ressortir, au grand jour, les vraies causes du désastre centrafricain :“La pratique à grande échelle d’une économie de prédation“.

Elle s’est d’abord manifestée au niveau des provinces. Les zones minières et les endroits propices à l’élevage des bovins ont été les plus ciblés.

Plusieurs informations ont circulé faisant mention des atterrissages nocturnes dans les zones contrôlées par les groupes armés avec livraison d’armes et de munitions contre les produits miniers.

Aujourd’hui la prédation s’installe à Bangui. Les groupes armés, transformés en autodéfense pour soi-disant protéger les commerçants victimes des rapines, se révèlent être des vrais responsables de la misère des habitants du 3ème arrondissement de Bangui. Les méthodes d’opération sont multiformes :

  • décharge des véhicules en provenance des provinces et des pays voisins ;
  • gardiennage des immeubles à caractère commercial ;
  • protection des personnes fortunées etc…

Tout habitant qui tenterait d’opposer une résistance est froidement abattu. La volonté qui se manifeste en sourdine est de créer le désordre, entretenir la psychose d’une insécurité chaotique et permanente afin de rendre impénétrable la zone ciblée.

Ces pratiques mettent à mal la réalisation du vivre ensemble tant recherché par la République Centrafricaine. Cette intrusion de la violence dans le tissu social a poussé, à un moment, les éléments des forces armées centrafricaines, habitant le Km5, à tenter de mettre fin à cette pratique néfaste.

Certains leaders ont été inquiétés. Malheureusement ils ont été remplacés numériquement.

Tout dernièrement, le général force et l’un de ses vis-à-vis ont fait le tour du Km5, à pied, annonçant la fin des hostilités et le début d’une paix durable. Le peuple centrafricain a applaudi le geste car il trouve les tueries fratricides inutiles et contre productives. Mais malheureusement le naturel, quand tu le chasses, il revient au gallot.

Pendant les festivités pascales, les soldats des forces onusiennes ont essuyé des tirs. Ce revirement de situations a amené les spécialistes de la crise centrafricaine à parler d’une “économie de prédation“ animée par des vrais brigands, incapables de respecter leur parole d’honneur.

Ils préconisent le désarmement du Km5, seule solution susceptible de mettre fin à cette violence qui est devenue un moyen trop facile, sans grands efforts pour subsister et s’enrichir.

 

Publié dans Cohésion Sociale

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