Le CCFD-Terre Solidaire : Première ONG française de développement
Le Réseau des Organisations de la Société Civile Centrafricaine pour la Gouvernance et le Développement (ROSCA-G&D) dispose d’un journal dénommé ROSCA-Sango. Ce journal est défini comme un « Bulletin d’information sur les activités des ONG nationales et internationales… » Les points de suspension signifient que le journal peut aborder d’autres sujets liés aux thématiques du Réseau, à savoir : Gouvernance et Développement. Ainsi, à partir de ce numéro, nous allons nous intéresser aux ONG, en commençant par la première ONG française de développement :Le CCFD-Terre Solidaire, partenaire de ROSCA-G&D. Mais avant tout qu’est-ce qu’une ONG ?
ONG est un acronyme utilisé pour désigner une Organisation Non Gouvernementale. Une ONG est une organisation de la société civile, d'intérêt publicou ayant un caractère humanitaire, qui ne dépend ni d'un Etat, ni d'une institution internationale. Une ONG décide de manière autonome des actions qu'elle engage. Ses membres sont des volontaires bénévoles, organisés le plus souvent en association. Ses ressources proviennent de fonds publics ou privés.Son action peut prendre la forme d'intervention de première urgence pour secourir des populations en danger en cas de catastrophes naturelles, de guerres, d'exodes, d'épidémies... Les ONG entreprennent aussi des programmes à plus long terme, moins médiatisés, d'aide au développement: éducation, santé, approvisionnement en eau, lutte contre la pauvreté, droits de l'Homme…Les principaux critères définissant une ONG sont les suivants :
- le but non lucratif de son action ;
- l'indépendance financière ;
- l'indépendance politique ;
- la notion d'intérêt public.
Une ONG est une personne moralequi, bien que n'étant pas un gouvernement, intervient dans le champ national ou international. On considère le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) comme l'ancêtre des ONG. Celles-ci ont une histoire qui remonte au moins à 1839.Les ONG internationales ont été importantes dans le mouvement anti-esclavagiste et le mouvement pour le vote des femmes, et ont atteint leur apogée au moment de la Conférence mondiale pour le désarmement.Cependant, l'expression organisation non gouvernementale n'est entrée dans le langage courant qu'avec la création de l'Organisation des Nations unies en 1945 avec les dispositions de l'article 71 du chapitre 10 de la Charte des Nations unies qui donne un rôle consultatif à des organisations qui ne sont ni les gouvernements ni les États membres.Les ONG ont différents domaines d'intervention, ce qui conduit à les classer dans au moins deux grandes catégories :
• Les ONG de plaidoyer, comme RENAF ou HumanRights Watch.
• Les ONG humanitaires, qui peuvent elles-mêmes se subdiviser en deux grands domaines d'intervention :
- Les ONG caritatives (Médecins sans frontières, le CICR, Solidarités International), souvent spécialisées dans l’aide d’urgence.
- Les ONG de développement (ACF, CCFD-Terre Solidaire,...) engagées sur des programmes à long terme. En général ces dernières sont plus discrètes, les ONG d’urgence étant souvent plus médiatisées.
Créé en 1961, le Comité Catholique contre la FaimCCFdevient le Comité catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD) en 1966. En 1973, le slogan du CCFD « La terre est à tous » appelle à des réformes agraires dans les pays pauvres.C’est ce qui justifie l’appellation CCFD-Terre Solidaire. Son action prend racine dans la pensée sociale de l’Église.
En effet, cette ONG est née suite à l’appel à lutter contre la faim dans le monde lancé par l’Organisation des Nations unis pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et relayé par le pape Jean XXIII. Des mouvements et services de l’Eglise catholique déjà engagés dans des actions de solidarité nationale et internationale ont alors décidé de se rassembler pour agir « sur les causes plutôt que sur les effets » de la faim et sur les points clés du développement.L’ONG intervient en soutenant financièrement les initiatives de développement dans les pays sous-développés, sous le patronage des Évêques en France.En apportant des réponses concrètes, elle travaille autour de six grands enjeux :la souveraineté alimentaire ;le partage des richesses financières ;la promotion d’une économie sociale et solidaire ;l’égalité femmes/hommes ;la prévention et la résolution des conflits ;les migrations internationales.
Rompant avec les pratiques d’assistance, le CCFD-Terre Solidaire finance 697 projetsdans66 paysdu Sud et de l’Est. Il a pour principe de ne pas mener les projets de développement lui-même. Il n’envoie pas d’expatriés, ni de matériel, il n’a pas d’antenne ni de mission à l’étranger.Le CCFD-Terre Solidaire n’as pas la prétention de prendre la place des sociétés civiles locales mais au contraire d’aider les organisations partenaires. A titre d’exemple, c’est le CCFD-Terre Solidaire qui finance le Projet Paix qui prend en compte la RCA, le Cameroun, le Tchad, le Soudan et le Soudan du Sud. Le ROSCA-G&D fait partie des bénéficiaires de ce projet. C’est grâce à cet appui qu’elle réalise ses activités à Bangui et dans l’arrière-pays : conférences sur la citoyenneté etles identités, colloque sur Démocratie, bonne gouvernance et développement, étude sur La société civile centrafricaine, projection du film l’Imam et le Pasteur, etc.
Le CCFD-Terre Solidaire s’appuie sur un réseau de 15 000 bénévoles pour sensibiliser les Français à la solidarité internationale et agit auprès des décideurs par des actions de plaidoyer pour construire un monde plus juste.